Môm’artre : des solutions de garde innovantes pour soutenir l’emploi et l’égalité des chances

Créée en 2001 par Chantal Mainguené, une mère célibataire déterminée à trouver un mode de garde adapté à ses contraintes professionnelles, l’association Môm’artre est aujourd’hui un acteur incontournable pour les familles les plus fragiles en quête d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Depuis plus de vingt ans, ce réseau propose aux familles – notamment monoparentales – un soutien précieux en matière de garde d’enfants, avec un concept original : favoriser l’épanouissement des enfants à travers l’art grâce à l’intervention d’artistes professionnels.

Depuis 2023, dans le cadre de son programme « partenariats », le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes a choisi de s’engager aux côtés de l’association afin de renforcer ses trois missions : démocratiser l’accès à la pratique artistique afin de promouvoir l’égalité des chances, faciliter l’emploi pour les parents grâce à des solutions de garde accessibles, et encourager la mixité sociale en créant des ponts entre les familles.

Un enjeu : lever les freins à l’emploi pour les femmes des quartiers prioritaires

En France, la garde d’enfants reste un défi pour de nombreuses familles : plus de 160 000 parents sont incapables de prendre ou reprendre un emploi faute de solutions adaptées. Môm’artre cible prioritairement les quartiers populaires, où les familles modestes, souvent monoparentales, sont les plus affectées par cette problématique.

Selon la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf)[1], si 50 % des familles souhaitent obtenir une place en crèche, seules 19 % y parviennent effectivement. « Le manque de places, la pénurie de personnel qualifié, et les disparités géographiques laissent certains quartiers sans options à proximité du domicile ou du travail, ce qui compliquent la situation pour beaucoup de familles », Souligne Romain Goutagneux, responsable de la communication de l’association. « À cela s’ajoute le coût de ces solutions, qui représente entre 10 et 15% du revenu mensuel des ménages, une charge lourde pour les foyers modestes. »

Ces obstacles pèsent surtout sur le parcours professionnel des mères. D’après l’Insee[2], 30% des mères repoussent leur retour à l’emploi, et 60% interrompent leur carrière pour élever leurs enfants. Pour les mères célibataires, la situation est encore plus délicate, elles sont 67% à travailler, contre 81% des pères dans la même situation. « Dans les quartiers populaires, 30 à 50% des foyers sont monoparentaux. Ces parents, souvent des mères seules, sont généralement employées à des horaires atypiques ou loin de leur domicile, et n’ont pas accès à des solutions de garde adaptées. C’est pourquoi Môm’Artre ajuste ses tarifs en fonction des revenus et propose des horaires étendus jusqu’à 19h30, permettant aux mères isolées de travailler tout en assurant à leurs enfants un cadre d’épanouissement. »

Môm’Artre : pour une égalité des chances dès l’enfance

L’association accueille toutes les familles, dans une optique de mixité sociale, mais son objectif reste d’offrir aux enfants des quartiers populaires un accès à l’art et à la culture. Romain Goutagneux souligne ainsi : « dans ces quartiers, quatre enfants sur dix n’ont aucune activité extra-scolaire, et c’est durant ces moments que se creusent les inégalités éducatives et sociales. »

Aujourd’hui, l’association intervient en Île-de-France, en région PACA et dans les Pays de la Loire pour soutenir les enfants et leurs familles à chaque étape de leur développement, de 0 à 18 ans. « On agit dès la petite enfance, de 0 à 3 ans, dans les crèches avec des ateliers d’éveil artistique puis dans les écoles maternelles pour favoriser l’accès à l’école, mais aussi pour les plus grands, après l’école et pendant les vacances. Nous proposons des ateliers artistiques et des activités en nature pour aider ces enfants à exprimer leurs talents et à renforcer leur confiance en eux, précise Romain Goutagneux. Notre pédagogie permet aux enfants d’apprendre en s’amusant : en créant une fresque, ils abordent par exemple des notions de géométrie, et en faisant du théâtre, ils travaillent leur expression orale. Cette méthode d’apprentissage est particulièrement bénéfique pour les enfants de quartiers populaires où l’école classique peut parfois être perçue comme un obstacle. »

 

Un soutien pour des projets destinés aux enfants de 0 à 6 ans

Depuis 2021, Môm’Artre propose un programme de préscolarisation pour les enfants de 2 à 3 ans leur offrant une première expérience de socialisation avant l’entrée en maternelle. « Le programme ‘L’école en pente douce’ est particulièrement apprécié des enseignants et des familles. Il permet aux enfants qui n’ont pas eu accès à une crèche ou à un mode de garde collectif de mieux s’intégrer à la maternelle, en leur apportant des compétences comme l’écoute pour la participation aux activités. Sans cette préparation, des retards peuvent être difficiles à combler dès l’entrée à l’école », souligne Romain Goutagneux.

Grâce à Nos Épaules et Vos Ailes, Môm’Artre forme des professionnels de la petite enfance à ses méthodes pédagogiques, en partageant ses pratiques innovantes avec les éducateurs et animateurs. « En formant ces professionnels, nous assurons que notre méthode sera partagée et appliquée auprès d’autres enfants tout au long de leur carrière, ceci afin de multiplier notre impact », précise Romain Goutagneux.

Le soutien apporté par le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes permet ainsi à l’association de pérenniser et d’étendre ses activités envers la petite enfance. Vous pouvez retrouver l’ensemble des programmes pour les enfants de 0 à 6 ans sur le site de l’association.

 

[1] Cnaf, « Baromètre de l’accueil du jeune enfant », 2022.

Observatoire national de la petite enfance, « L’accueil des jeunes enfants », Édition 2023

[2] INSEE, « Emploi, chômage, revenus du travail », Édition 2022