Créer du lien social est au cœur de la mission de La Cloche. Cette association, présente dans onze villes ou régions de France, invite chaque citoyen, avec ou sans domicile, à agir contre l’exclusion. L’antenne de Nantes va recevoir le prix des Mardis Solidaires d’Atout Soleil pour son action pendant le confinement.

La Cloche fourmille d’idées et de créativité pour créer des opportunités de s’engager. Son modèle consiste à tester en local, à partager les bonnes pratiques et à dupliquer nationalement.

Cependant, comment continuer à créer du lien, alors qu’en mars dernier, toutes les actions, événements, permanences et activités ont dû se mettre à l’arrêt ? Après quelques jours de sidération puis de réflexion, selon Maxime Hurault, directeur de La Cloche Pays de Loire, l’équipe s’adapte et se lance dans de nouvelles actions, crée de nouveaux formats de liens sociaux. Téléphone, SMS, WhatsApp, Messenger… l’association garde le lien avec une trentaine de personnes sans abri de Nantes et de sa région. Grâce à son réseau solidaire le Carillon et ses commerçants, La Cloche permet aux personnes « enfermés dehors », d’accéder à des services de première nécessité, comme pouvoir utiliser les toilettes, se laver les mains, recharger son téléphone auprès des commerçants encore ouverts !

Alors que toutes les aides alimentaires sont stoppées dans la région, les deux salariés et une quinzaine de bénévoles de La Cloche mettent en place, avec la ville de Nantes, une distribution alimentaire aux Wattignies Social Club.

Enfin, La Cloche co-construit le programme « Réaction » sur le thème de la précarité avec MakeSense qui permet à des citoyens de s’impliquer, de mieux comprendre le monde de la rue via des visioconférences hebdomadaires. Ces échanges permettent, par exemple, de créer des micro-collectes de produits d’hygiène en bas de chez eux (les produits d’hygiène manquent pendant le confinement) et de les redistribuer à des associations locales comme Féminité sans abris, Et Ma douche sur Nantes. Au total plus de 2 500 personnes ont participé au programme en France jusqu’à aujourd’hui.

L’association a relayé également l’idée des paniers suspendus, cette idée venue de Naples où des paniers remplis de vivres sont suspendus aux balcons et proposés aux personnes démunies, sont installés ici et là.

L’association a aussi créé un journal téléphoné et écrit « confiné dehors », des récits de confinement pour donner la parole aux sans-abri. « Si l’expérience de vivre seul dans la ville et un sentiment de liberté était présent au début, il a laissé place à un ennui énorme », constate Maxime Hurault. « Nous avons été le seul accueil de jour à rester ouvert lors de ce deuxième confinement sur Nantes les mercredis matin accueillant environ 30 personnes chaque semaine, dans le respect des règles sanitaires. On constate à quel point notre action de création de lien social est essentielle. »

A Nantes, La Cloche se réinvente constamment. Dorénavant, elle organise deux maraudes au lieu d’une par semaine. Les événements, pour des questions de jauge, laissent place à des micro-ateliers. Comme des ateliers cuisine avec des invendus, animés par une diététicienne, où quelques sans abris et un ou deux habitants se réunissent dans une belle mixité. Le soutien de GPMA a permis d’ouvrir une antenne à Rennes. « On s’est rendu compte à quel point notre action était importante, conclue Maxime Hurault, même si nous préférerions ne pas devoir être là. »

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La cloche

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