Arnaque aux épavistes

Peut-être avez-vous vu ces affichettes dans les rues, sur les feux rouges ou les panneaux de signalisation émanant d’ « épavistes » qui se proposent de vous débarrasser gratuitement – ou contre une modique somme d’argent – de votre véhicule devenu inutilisable. Seule information sur ces affichettes : un numéro de téléphone. Mais il ne faut jamais appeler ! D’abord, ce genre d’affichage est illégal et peut se solder par des poursuites et une amende mais, surtout, accepter peut attirer de graves ennuis. En effet, le véhicule étant immatriculé au nom de son propriétaire, ce dernier est tenu responsable du mauvais usage que peuvent en faire d’autres personnes. Si, par exemple, le véhicule est utilisé lors d’un braquage ou provoque un accident, c’est le propriétaire qui est responsable. Un épaviste agréé fournit, lui, un certificat de cession et s’occupe de la déclaration, obligatoire, en préfecture.

Usurpation de numéros, ou « spoofing » 

Depuis le 1er octobre 2024, les opérateurs téléphoniques ont l’obligation de couper les appels téléphoniques non identifiés et donc de garantir l’authenticité des numéros qui s’affichent à l’écran. Ce dispositif est destiné à lutter contre l’usurpation de numéros, un phénomène baptisé « spoofing ». De quoi s’agit-il ? Des fraudeurs s’attribuent le numéro de téléphone d’un tiers de confiance (votre conseiller bancaire, votre médecin, votre caisse de retraite…) pour convaincre la personne appelée de l’authenticité de l’appel en vue de lui soutirer des informations confidentielles (numéro de compte, codes secrets…).

Cette stratégie a largement servi dans l’arnaque au faux conseiller bancaire, hélas très fréquente et qui a fait de nombreuses victimes. Les appels frauduleux devront désormais être déroutés avant même qu’ils ne sonnent sur l’appareil ciblé. L’objectif est que les fraudeurs ne puissent plus se faire passer pour un organisme public (Sécurité sociale, hôpital, impôts…) ou un établissement bancaire. Les opérateurs téléphoniques sont aujourd’hui en mesure d’authentifier les numéros appelant à partir d’une ligne fixe. Et c’est là que la protection atteint ses limites, même si cette protection se révèle efficace : seuls les téléphones fixes sont « ciblables ». Les fraudeurs pourront toujours utiliser un numéro de portable (un 06 ou un 07). Autre écueil : les escrocs peuvent utiliser d’autres canaux de communication comme Facebook, X (ex Twitter) ou Instagram qui, eux, ne sont pas concernés par cette mesure. La prudence doit donc toujours être de mise.

Une nouvelle arnaque téléphonique : le « wangiri »

Ce terme japonais signifie « sonner et raccrocher ». Comment l’arnaque fonctionne-t-elle ? Elle consiste à appeler des numéros de téléphone de particuliers ou de professionnels, le plus souvent sur des plages horaires durant lesquelles les personnes sont peu susceptibles de répondre, puis de raccrocher rapidement. Conséquence souhaitée par les escrocs ? Que la personne, intriguée par cet appel et craignant qu’il soit important, rappelle le numéro. Or ce dernier est surtaxé et selon sa longueur, l’appel peut ainsi coûter cher à la victime et profiter aux escrocs par voie de conséquence. Pour s’en protéger, il faut savoir que ces numéros ont le plus souvent des indicatifs étrangers, que l’appel est souvent nocturne et ne dure que le temps d’une seule sonnerie et qu’ aucun message n’est laissé. Donc ne jamais rappeler et se souvenir que si une personne désire être rappelée, elle laisse un message.

 

Le faux appel d’un proche

L’Intelligence artificielle ouvre de nouvelles voies – et voix – aux escrocs, comme plusieurs personnes – rares encore, heureusement, en ont récemment été victimes. Comment ? Un escroc récupère des voix sur des messages de réseaux sociaux et grâce à un logiciel assez simple fait enregistrer le message de son choix par cette voix artificielle mais parfaitement imitée. Le message peut être, par exemple : « Maman, j’ai perdu ma carte bleue et mon sac, je suis à la gare et j’ai besoin de prendre un train, je suis en retard, peux-tu me donner ton numéro de carte pour que je puisse prendre mon billet ? ». Le cas s’est déjà produit et la généralisation de l’intelligence artificielle risque de les multiplier. Prudence, donc ! Par exemple, en posant au faux interlocuteur une question personnelle. Mais la voix est tellement bien reproduite qu’alors on ne pense pas à une arnaque.

L’arnaque au rétroviseur

C’est un classique : le plus souvent sur un parking, un automobiliste malhonnête garé à côté de vous vous fait croire que vous avez cassé son rétroviseur, effectivement cassé. Il fait mine alors d’appeler sa compagnie d’assurance ; un complice au bout du fil explique que les frais de réparation seront très élevés. L’arnaqueur va ensuite se montrer conciliant et proposer à sa victime de payer une somme d’argent (entre 100 et 300 euros généralement) en liquide pour éviter un malus.

L’arnaque à la fausse qualité

Elle touche principalement les seniors. Les escrocs se font passer pour des professionnels (policier, géomètre, assureur, plombier, électricien, etc.) pour entrer au domicile de leur victime. Sur place, sous n’importe quel prétexte ils pénètrent dans les pièces et dérobent des objets de valeur (bijoux, téléphones, tablettes…). Pour éviter cet événement traumatisant, les forces de sécurité donnent ces cinq conseils :

  • Ne pas laisser entrer les personnes se présentant au domicile ;
  • Demander la carte professionnelle (mais les escrocs sont souvent porteurs de fausses cartes) ;
  • À l’intérieur du domicile, ne pas quitter la personne des yeux ;
  • Ne pas laisser en évidence des objets de valeur ;
  • Appeler immédiatement le 17 après intrusion.

Cette dernière préconisation est importante : en effet, dans la plupart des cas, les victimes appellent – logiquement – en priorité un proche avant d’appeler la police ou la gendarmerie. Or ce laps de temps perdu est préjudiciable à la recherche des coupables.

Le phishing ou hameçonnage

Un grand classique… Cette arnaque fonctionne d’une manière très simple : vous recevez un SMS ou un message frauduleux du type « Vous avez une contravention impayée », « Votre colis ne rentrait pas dans la boîte aux lettres, veuillez choisir un nouveau créneau de livraison », « Papa/Maman, mon téléphone est cassé. J’utilise mon ancien téléphone maintenant. Peux-tu m’écrire sur WhatsApp à ce numéro de téléphone ? » ou « votre carte Vitale a expiré » … Ces messages sont un piège visant à obtenir les données personnelles. C’est ce que l’on appelle le « phishing » (ou hameçonnage). Ces arnaques sont parmi les plus « efficaces » parce qu’elles exploitent la psychologie humaine plutôt que des moyens techniques. En plus, les escrocs ont trouvé un nouveau moyen de piéger leurs victimes : ils intègrent des éléments d’informations précis (nom, adresse, par exemple) dans leur message frauduleux. Cela met la victime en confiance. Autre « progrès » : les messages qui, avant, comportaient des fautes d’orthographe propres à éveiller les soupçons sont désormais écrits sans fautes. Pour ne pas tomber dans ce piège, ne jamais cliquer sur les liens envoyés dans les messages et ne jamais répondre. D’autant que, par exemple, jamais la Sécurité sociale ou l’organisme de recouvrement des contraventions n’informe par sms…

Pensez à vérifier également l’expéditeur et la cohérence du message.

 

Crédit photos : @halfpoint

Focus

Quelques règles générales

  • Au téléphone, ne pas décrocher si le numéro semble suspect ou inconnu
  • Ne jamais divulguer d’informations personnelles à l’interlocuteur
  • Ne jamais donner le code ou le numéro de sa carte bancaire
  • Ne jamais payer si vous n’êtes pas à l’origine de l’achat
  • Vérifier les informations en appelant la banque ou l’organisme concerné
  • Changer ses mots de passe régulièrement et utiliser au minimum 12 caractères
  • En cas d’urgence, appeler immédiatement le 17 ou le 112. En cas de difficultés à parler ou entendre, envoyer un SMS au 114.

 

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